Samedi 7 octobre 2017 à Toulouse, le
Cercle Eudes d’Aquitaine a donné la parole à Pierre Dortiguier, professeur de
philosophie mais aussi géopoliticien, germaniste et orientaliste.
Pour ce deuxième rendez-vous, un public
attentif avait fait le déplacement pour entendre le professeur sur le thème de la
renaissance de l’Iran au XXe siècle et ses développements. Nous
remercions chaleureusement notre orateur qui nous a donné le texte de son
intervention que l’on trouvera reproduit ci-dessous.
À l'issue, les participants ont pu partager un verre de l'amitié et se donner rendez-vous au début de l’année 2018 pour se retrouver autour d'un nouvel
orateur !
LA FORMATION DE L’ÉTAT IRANIEN MODERNE
I
Le
traité de Golestan (24 octobre 1813)
L'habitude
des Orientalistes est de faire remonter au XVIème
siècle, ou même un siècle auparavant, avec la dite « Horde blanche »
(le nom indien musulman de Urdu en conserve la trace) dont un
ambassadeur fut envoyé en 1470 à la Cour de Bourgogne, l'origine de l'Etat iranien,
qui était le Royaume de Perse : le prince portait le titre
antique de « Roi des rois » Shahinshah; ce
qui faisait de cette forme politique un Empire. En 1501-2, Châh
Ismaël, premier du nom, choisit de tenir le Chi'isme, sorte
de protestantisme au sein de l'Islamité et passé au feu de la
métaphysique, pour religion officielle, par souci de fortifier le
sentiment de nationalité, étant lui-même maître d'une école de pensée
proche de ces soufis qui tiennent toutes les formes religieuses pour
populaires, ni vraies ni fausses, en laissant la sagesse suivre son
cheminement intérieur : « Le prince docteur Châh Ismaël
comprit en arrivant au trône qu'un Etat n'est pas une école et il
ne prêcha pas ses doctrines personnelles qui lui auraient attiré
l'inimitié d'une partie de ses sujets et de grands embarras de la part des
nation musulmanes voisines. Mais inspiré par son indifférence, il voulut
fortifier la nationalité très faible de ses peuples, en leur donnant au moins
une forme de religion qui n'appartint qu'à eux et les distinguât du reste du
monde. Il eut l'idée qu'exécutèrent les empereurs russes, Henri VIII
d'Angleterre et que le feu Roi de Prusse aurait voulu mener à bonne
fin, sans parler de bien d'autres. Il déclara le schyisme religion d'Etat et tout
le monde fort indifférent à la chose y consenti », écrit finement
en 1855, au diplomate de la Confédération Germanique à Francfort, l'Autrichien
orientaliste comte Prokesch-Osten natif de Graz, le comte Gobineau qui fut
notre représentant diplomatique à Téhéran. L'absence de fanatisme est
typique de la Perse. L'illustre philosophe allemand Emmanuel Kant
(1724-1804) dans son analyse de l'influence des caractères nationaux sur
le jugement esthétique (Observations sur le Sentiment du Beau et
Sublime, 4ième section, Königsberg, 1764),
a comparé, sur la foi de voyageurs, ce tempérament à celui des
Français, « poètes, courtois, d'un
goût assez fin, ne sont pas de stricts sectateurs de l'Islam, et
autorisent à leur manière de sentir inclinée au plaisir, une interprétation
passablement adoucie du Coran » (...milde Auslegung des Korans)
, qui en font « les Français de l'Asie » (die Franzosen von
Asien) , les Arabes en étant, pour lui, les Espagnols, avec leur
imagination ardente.
Les
capitales changèrent avec les dynasties, au nord Tabriz, en pays
jadis turc et de plus en plus, m'a dit récemment un
vieil archéologue iranien, turcophone, Ispahan où se trouvent les
tombes de l'oncle de Jean- Jacques Rousseau, Jakob Rousseau, horloger à
Constantinople, et le père jésuite, juif entêté qui savait harceler le Pape, en
se postant tous les matins au sortir de la messe, pour le décider à
favoriser ses affaires en Indochine, Alexandre de Rhodes, auquel l'on
doit la transcription latine de la langue vietnamienne, et enfin Téhéran
aux pieds du mont Demavend de 5671 mètres d'altitude, célébré par la
poésie de Goethe, et qui compte aujourd'hui 15 millions d'âmes…
Le
Châh le plus brillant, lié aussi à la Compagnie des Indes britannique qui
l'arma, et qui fit alliance avec l'Espagne unie au Portugal et le monde
germanique contre la puissance turque ottomane favorisée par les Français, fut
Abbas. Et sa splendeur se remarque sur l'une des plus vastes
places, dite de « la moitié du monde ». Sa grande mosquée d'Ispahan est
notable par deux croix symétriques figurant sur sa façade, ce
qui suggérerait, suivant l'école russe du mathématicien et chronologiste,
l'académicien moscovite Anatoli Fomenko, une affinité
originelle de l'islamité avec le christianisme. La première
date de deuil, pour l'Empire perse, fut en 1813, lorsqu'au Traité
de Golestan furent, avec l'appui de l'Angleterre, cédés aux
Russes par force, après leur victoire d' Azlandez, le 12 octobre 1812, sur
le fleuve servant de frontière avec l'Azerbaïdjan, sa part russifiée, la
caucasienne Tchétchénie, le Daghestan , l'Arménie, la Géorgie dont les
Kurdes nomades installés aux frontières des Etats, sont un rameau ,
la majeure partie de l’Azerbaïdjan etc..
Avertissement
de Napoléon à la Perse
Napoléon
mit en garde en 1805 le Châh de Perse Fath Ali
recherchant son alliance, contre l'Angleterre qualifiée de « nation
marchande » et intrigante ! La Perse du XIXème et du XXème
siècle, comme l'Iran contemporain, voit en elle un perpétuel ennemi, et un
dicton populaire, d'après l' excellent journaliste iranien, natif du
Lauristan, amateur de nos Corneille et Racine, qui sont, le
taquinaient ses camarades d'étude, ses enfants, notre ami de
toujours M. Ahmad Nokhostine, est que , quand on se trouve devant
une affaire enchevêtrée , ou bizarre : « C'est la faute à
l'Angleterre »! Un chauffeur de taxi nous amenant aux Bains
d'Avicenne à Ispahan avec deux amies, frappait aussi sur
son volant, en disant: men of London. Et de fait, quand
deux Iraniens se disputent, monarchistes ou républicains, de
s'accuser d'être des agents de la City de Londres, foyer d'intrigues !
Un
Châh remarquable, natif de Tabriz, Nasredinne (lequel finança sur sa
propre caisse la traduction en persan par le comte Gobineau du Discours
de la Méthode de René Descartes), qui accéda pouvoir en
1848 et mourut assassiné en 1896, soutenant des luttes armées contre
l'invasion russe des territoires impériaux, vint en Europe, et fut
reçu en 1873 à Berlin, il en résulta un lien constant et fructueux entre
les deux pays. La création, sous le Chancelier Bismarck, d'une section d'études
turques et iraniennes à Strasbourg date de ce moment. Et le premier grand
ouvrage germano-iranien réalisé par le premier financement
autonome, proprement iranien, sera la construction du chemin de fer
de 1394 kilomètres du Golfe Persique à la Mer Caspienne, le Transiranien qui,
achevé en 1939, aura duré 12 ans, et auquel l'Allemagne fournit les 68
locomotives et le plus grand équipement. Par lui les Anglo-américains
fourniront, tel fut la raison de leur invasion illégale, la Russie de Staline
en armes.
Depuis
un traité imposé en 1906, la Russie et l'Angleterre se partageaient deux zones
d'influence, la première et la plus vaste allant jusqu'à Ispahan, et la seconde
occupant la partie orientale le long de l'Inde, une zone neutre les séparant.
Le bombardement du Parlement persan par les Russes donne le ton de ce mépris
envers la nation iranienne.
L'Etat
moderne naquit des horreurs de la famine et de l'occupation militaire
anglo-russe de la première guerre mondiale: ce fut une vraie tentative de
génocide; il fallut attendre, par exemple, 1940, pour que Téhéran
retrouvât sa population de 500.000 âmes qu'il avait au début du conflit.
L'Angleterre voulait se venger de la révolte des tribus nomades et
éleveurs de chevaux, des Kasghai et autres tribus montagnardes en
juin 1918 (à l'annonce de l'offensive du général Ludendorff en France)
près de Chiraz, conduite par le Lawrence allemand, Wassmuss, consul à Bushir : 40%
des Iraniens périrent de l'affamement organisé, comme un professeur
d'agronomie américano-iranien de l'Université Cornwell vient
de l'écrire en ce siècle.
En
1914 Churchill détenait la majorité des actions de l'Anglo-Persian oil
company. Un petit Sheikh de la région frontalière de l'Irak avait
vendu aux Anglais son terrain que l'on savait riche en pétrole, celui
d'Abadan, sur un territoire nommé Arabistan ou
officiellement Khouzistan, et qui, bien qu'ethniquement plutôt arabe, demeura
fidèle à l'Iran pendant la guerre imposée durant presque dix ans, qui fit tant
de morts et d'estropiés.
Après
la Première Guerre Mondiale, une république bolchevique fut proclamée au Nord,
dans le Gilan. Cette région, au bord de la Mer Caspienne, a ses montagnes
qui plongent dans l'eau. Nous y passâmes de belles journées au sein d'une
famille modeste. Le Mazanderan, région proche y aurait été la patrie des
anciens Mèdes venus de l'immense vague scythe nordique.
« Neque
sed Medorum, silvae ditissima, terra,
Pas
même cependant la terre des Mèdes très riche en forêts », ni « le beau Grange (nec pulcher
Ganges), ni les Indes, le fleuve Pactole charriant l'or (en
Turquie) ne sauraient cependant rivaliser avec l'Italie »,
écrit Virgile dans les Géorgiques, livre II, vers 135
et suivants.
C'est
du Mazanderan, qu' est sorti le premier chef qui
imposa diplomatiquement le nom d'Iran, après que le pays ait célébré de
1934 à 1935 le millénaire supposé de la mort de son poète épique, auteur
bien connu du Livre des Rois ou Châh Nameh de
60.000 dystiques, soir 120.000 vers, l' Homère des Iraniens, ce
dernier terme signifiant Aryens, et surnommé Le Paradisiaque ou Ferdousi (le
p devient un f, on dit « farsi » pour perse). Le monde y contribua, y
compris en U.R.S.S., mais en premier l'Allemagne renouvelée qui célébra
un Firdousifeier, une fête en l'honneur du poète, le 24
septembre 1934, et l'année suivante édité, au terme de
vingt-cinq années de recherches par son auteur Fritz Wollff, un « Festgabe
ou Mélanges du Reich allemand pour le millénaire du prince persan des
poètes » (Berlin 1935)911pp..
Cette
année là, au printemps, qu'on dit le No (nouveau) rouz (lumière),
fête célébrée en Asie centrale par douze pays, le 21 Mars le Châh de
Perse annonça que désormais la Perse serait l'Iran.
II
Le
premier Châh d'Iran (1934/35)
Ce
premier Châh d'Iran créa un Etat- civil, car les Iraniens n'avaient point de
patronyme, et il adopta lui-même celui de Pehlewi ou, en poésie
épique, le paladin, aima à bâtir, ouvrit la première université, à
laquelle sa femme contribua, fit accéder les femmes à l'enseignement,
introduisit le vêtement européen, et grâce à la coopération financière
allemande progressivement diminua l'influence omnipotente de la banque
anglaise. Cette dernière avait voulu imposer un protectorat à la Perse après
guerre, et c'est contre cette privation d'indépendance complète qu'appuyé sur
la Russie bolchevique, le futur Châh qui commandait un bataillon persan
de cosaques s'insurgea et voulut, à l'imitation de la Turquie, devenir
Président, mais le clergé le persuada d'adopter la forme sacrée de la royauté.
La mère du Châh était une Géorgienne musulmane.
L'influence
technique allemande demeurait forte, et ce furent, par exemple, dès
l'après guerre, avec ensuite des Italiens, des ingénieurs allemands restés
en Turquie, puisque les deux Empires ou plutôt les trois, Allemands,
Austro-Hongrois (comprenant la Croatie dite turque ou Bosnie dont le Sultan
était resté le chef théorique) et Ottomans étaient unis contre l'impérialisme
britannique et conséquemment le sionisme en germe, qui furent les créateurs de
l'industrie mécanique du tapis à Tabriz, en y installant des machines
allemands neuves.
Baldur
von Schirach premier chef de la fameuse et nombreuse Hitlerjugend visita
fin 1937 l'Iran, comme il visita l'Irak que l'Iran ne reconnut qu'en
1929: des scouts irakiens, du reste, furent invités à défiler en délégation au
Congrès de Nuremberg, ce qui valut au Roi d'être certainement assassiné
dans un faux accident de voiture, par l'Intelligence
Service ! En novembre 1936, l'organisateur des finances du Troisième
Reich, Hjalmar Schacht (1877-1970),
ministre des finances et directeur de la Banque allemande qui sera après guerre
sollicité par le second Shah d’Iran pour organiser l’économie et les finances,
.vint conseiller le pays. L'influence allemande alla si loin que nous
entendîmes du général Otto Ernst Remer, commandant de la place de
Berlin qui fit échouer le complot du 20 juillet 1944, et dont
je voyait les deux magnifiques lévriers afghans couchés à ses pieds,
qu'il avait été, à la demande du roi d'Afghanistan, invité, après la seconde
guerre mondiale, comme conseiller militaire, et que ces beau animaux
étaient un double cadeau à lui et à son épouse. Un coup d'Etat
communiste et une dose de talibanisme préparée par la CIA eurent
raison de ce fier pays qui est anthropologiquement une partie de
l'Iran et est cité dans l'épopée nationale du Livre des Rois !
L'invasion anglo-soviétique
(1941)
Cette
modernisation du pays et la formation d'un Etat, instrument imparfait, mais
réel, d'une émancipation de la dépendance britannique, fit qu' à l'aube
du 25 août 1941, malgré que l'Iran ait, pour la seconde fois, déclaré sa
neutralité dans le conflit éclaté en Pologne, une coalition anglo-soviétique,
faisant fi du droit international, envahit le pays : un bombardier
soviétique fut abattu et un amiral iranien et auteur d'ouvrages
militaires Gholam Ali Beyendor mourut héroïquement, ce
jour de l'agression, à 4 h du matin, dans son navire, en tentant une
contre offensive. Il avait été élève à l'Ecole Spéciale de Saint-Cyr
et à l'Ecole de Guerre; sa réforme de la marine était calquée sur le
modèle italien, après son séjour dans le pays en 1931.
Ce
fut en Iran que se réfugia le Grand Mufti de Jérusalem Hadj Amin el Husseini,
et le gouvernement installé par les anglo-bolchevistes fut prié
de le livrer aux autorités, car le mandat Anglo-sioniste avait
mis sa tête à prix : il fut sauvé par la légation japonaise aidée d'agents
italiens qui, par la Turquie, l'amenèrent à Rome où il fut reçu par le Duce
d'Italie et comme on sait par Adolf Hitler, en animant à Berlin un Institut
Islamique qui chaque année, le 2 novembre, tenait un meeting de protestation
contre la « Déclaration Balfour » de
novembre 1917 promettant à Lord Lionel Rothschild, 'l'établissement
en Palestine d'un home ou foyer national « for the Jewish people ».
Dans
le camp opposé, le fameux Begin, de Biélorussie, entra, à la faveur
de cette coalition anglo-soviétique, avec le grade de capitaine de
l'Armée Rouge, en Iran et passa avec des milliers de militants ainsi armés
et techniquement instruits en Palestine.
Le
Châh, près de l'entrée des Russes et des Anglais à Téhéran, eut le temps
d'abdiquer en faveur de son fils, devant l'Assemblée ou Mesjlis, source du
pouvoir. Il fut, contre savolonté, car il voulait partir en Argentine, déporté
à l'île Maurice et mourut en 1944 à Johannesburg. Une orientaliste
et agente subversive anglaise, d'aspect masculin, attachée de presse à
l'ambassade de Grande-Bretagne depuis 1939, Ann K. Lambdon, qui
sera en 1953 professeure de langue persane à l'Université de Londres,
déclencha une campagne frénétique contre Reza Châh, parcourut le
pays pour diffuser sa propagande, et reprendra du service, après
guerre, contre le premier ministre Mossadegh coupable de nationaliser le
pétrole. Churchill, redevenu Premier Ministre, le traita à la
Chambre des Communes de « chien fou », mussy dog !
Lettre
du Légat du Vatican (8 novembre 1941)
Les
occupants imposèrent un traité à à l'Iran, l'obligeant à maintenir les
troupes étrangères un an après la fin de la présente guerre, et le légat
du Pape S.S. Pie XII à Téhéran, Mgr Acilde Marina, dans
une lettre italienne du 8 novembre 1941 au secrétaire d'Etat du
Vatican, Mgr Maglione, enrage, à cette occasion, de la
germanophilie des Iraniens :
« Une forte opposition à la signature du traité
se manifeste dans toutes les couches de la population, travaillée habilement
par des éléments allemands restés clandestinement en Iran, et par de très
nombreux sympathisants iraniens de l'Allemagne (dai moltissimi iranici
simpatizzanti per la Germania).
On n'exagère pas en disant que quatre vingt-pour cent de la
population aujourd'hui est antibritanniqu e
et antisoviétique. La propagande allemande a réussi à
persuader cette population que Hitler est musulman (è riuscita a
persuadere che Hitler è
musulmano), qu'il a fait même (anzi) le pèlerinage au sanctuaire de Meched (où est
le mausolée, que nous avons visité
en pèlerinage, du huitième Imam, le vénéré Ali
Reza) et que la population germanique (on prononce ici gherman) est issue de
Kherman, ville iranienne à la frontière du Baloutchistan, à l'Est ». (Lettres et Documents du Saint Siège relatifs à la
Seconde Guerre Mondiale, tome 5, juillet 1941-octobre 1942, libreria
editrice vaticana, 1969)
Cette
idée, de fait, venait de clercs patriotes enthousiastes, et
était populaire ! Plus loin est cité dans cette même correspondance du délégué
apostolique antifasciste, une opinion d'un archevêque français des Chaldéens
d'Urmia, germanophobe, qui écrit étourdiment préférer l'occupation
soviétique aux indigènes musulmans : « Ces gens n'attendent que
l'approche des nazis de ces parages et avant qu'ils soient là, tout
sera réglé. Ils croient qu'Hitler est leur douzième prophète » (l'imam
occulté, le Mahdi venu rétablir la justice dans le monde).
Un
faisceau des volontés
La
forme étatique a varié, après la Révolution de 1979 (seule l'Allemagne du
chancelier Helmut Schmidt, au sommet de Chefs d'Etats
occidentaux tenu aux Caraïbes refusa de favoriser l'abdication du
second Châh d'Iran dont la première épouse Soraya avait été élevée dans
une famille catholique allemande), quant à l' essence, et au type dualiste
de pouvoir, dans la rédaction de sa Constitution distinguant l'autorité
d' un Guide Suprême élu par un collège électoral religieux, sorte de
conseiller d'Etat, et dont dépend l'information et la morale
publique, et un Président issu des urnes (dont celui qui aura
incontestablement influencé l'Europe profonde, et particulièrement
l'Allemagne qu'il contribua à déculpabiliser, à partir de 2006, aura
été l'audacieux Ahmadinejad, professeur d'enseignement technique), a
été inspirée à l'Imam Khomeini par sa connaissance du
platonisme, de sa doctrine du Conseil nocturne des sages, et de
l'Aristotélisme politique qu'il enseignait à Qom, cité au sud de Téhéran. Mais
la matière est identique, qui est la volonté iranienne d'exister insupportable
à la matrice des deux guerres mondiales! Car l'Etat est, avant tout, un
faisceau des volontés, affaire d'existence.